Selon une étude récente, le syndrôme de l’intestin irritable (ou SII) touche 20% de la population, avec une majorité de femmes.
Il est à l’origine de nombreux troubles, digestifs et autres. Mais savez-vous quels en sont les symptômes, et comment les soulager durablement?
1- Un syndrome aux multiples facettes
Le syndrome de l’intestin irritable ou SII est le trouble fonctionnel de l’intestin le plus fréquent. C’est le 2ème motif de consultation en gastro-entérologie. Le SII touche l’intestin grêle ou le colon.
D’après les études, il concerne 10 à 20% de la population générale, dont 2/3 de femmes.
Autrefois, on parlait plutôt de colopathie fonctionnelle ou syndrome du côlon irritable. Aujourd’hui, on parle de SII voire de SIII (syndrome de l’intestin irritable et inflammatoire) car l’inflammation est un élément important dans ce trouble fonctionnel.
Qui dit « trouble fonctionnel » dit ensemble de symptômes ou de signes, le plus souvent digestifs, mais pas que :
- Douleurs digestives,
- Crampes ou spasmes,
- Ballonnements, douleurs,
- Flatulences,
- Diarrhées et/ou constipation,
- Brulures d’estomac,
- Nausées,
- Fatigue après le repas,
- Douleurs musculaires, courbatures,
- Troubles gynécologiques,
- Infections urinaires…
2- Comment diagnostiquer le SII?
Comme son nom l’indique, le SII correspond à un trouble « fonctionnel », ce qui signifie qu’il n’y a pas de lésion anatomique sur l’intestin ou le colon. Cependant, leur fonctionnement n’est pas correct.
Comme tout diagnostic, le diagnostic de SII doit être posé par un médecin, idéalement un gastro-entérologue après une série d’examens permettant d’exclure un certain nombre de maladies comme :
- La maladie de Crohn,
- La rectocolite hémorragique,
- L’endométriose,
- La maladie coeliaque (ou intolérance au gluten).
Le diagnostic se fait selon les critères précis de la classification de Rome III ou Rome IV, qui reposent sur une plainte fonctionnelle (sensibilité, douleur, inconfort, gêne) récurrente au moins 3 jours/mois au cours des 3 derniers mois avec, au moins 2 des critères suivants :
- Amélioration de la douleur par la défécation
- Survenue associée à une modification de la fréquence des selles (constipation ou diarrhée)
- Début associé à une modification de la consistance des selles qui peuvent devenir + dure ou + molles.
Les critères de diagnostic ont légèrement évolué entre la classification de Rome III et Rome IV, avec intégration de la notion de douleur.
L’évolution du SII est assez consensuelle, avec un début autour de 20 ans, une alternance de périodes de rémission et de crises, et un inconfort de vie permanent partagé par tous les patients.
3 – Les 3 types de SII
On distingue 3 types de SII, selon qu’il y ait prédominance majoritaire de diarrhée ou de constipation :
- Le type C, avec une prédominance de constipation
- Le type D, avec une prédominance de diarrhée
- Le type M ou mixte, avec présence de diarrhée et de constipation.
4- L’hypothèse alimentaire
De nombreux patients décrivent une aggravation des troubles lors de la consommation de certains aliments, avec souvent
- Une modification de la consistance des selles
- Une alternance de diarrhées, selles molles, constipation
- Des ballonnements, gaz, flatulences
- Des douleurs abdominales, coliques…
- Et parfois des brulures de l’estomac, ou des irritations de l’oesophage
Attention: Si ces symptômes se reproduisent + de 3 jours par mois consécutifs sur les 3 derniers mois, l’hypothèse que l’aliment soit en partie responsable du trouble n’est pas à exclure.
Parmi les aliments qui peuvent être à l’origine du SII, on évoque souvent les FODMAPS, ces sucres (glucides) parfois difficilement digestibles par notre intestin, mais qui servent de nourriture à certaines bactéries de notre microbiote, entraînant la production de gaz par fermentation.
Ces sucres non digérés peuvent entraîner un appel d’eau vers le tube digestif et une diarrhée qu’on appelle « diarrhée osmotique » qui survient dans les 20 minutes après l’ingestion de l’aliment.
A l’inverse, le fait que ces sucres non digérés stagnent dans le tube digestif peut aussi être responsable des phénomènes de constipation.
5- LES FODMAPs, un acronyme méconnu
Le terme FODMAPs est un acronyme qui regroupe les substances suivantes :
- F comme fibres Fermentescibles, des fibres rapidement fermentées par les bactéries du colon
- O comme oligosaccharides , dont les fructanes et les galacto-oligosaccharides (présents par exemple dans l’artichaut, le poireau, les lentilles, les pois chiches, le blé, le seigle, l’orge…)
- D comme Disaccharides: le lactose (présent dans les produits laitiers en plus ou moins grande quantité)
- M comme monosaccharides, dont le fructose en trop grande quantité par rapport au glucose dans un aliment
- A comme And
- P comme polyols (présent dans les fruits à noyau, l’avocat, le champignon, le chou fleur et dans les chewing gums et sucreries « sans sucre » riches en édulcorants comme le xylitol…).
Bon à savoir: on incrimine souvent le gluten dans les douleurs digestives, ballonnements. Mais on oublie trop souvent que les aliments qui contiennent du gluten (une protéine) contiennent également des sucres de type oligo-saccharides qui peuvent être responsables d’une intolérance et des mêmes symptômes que l’intolérance ou l’hypersensibilité au gluten.
6- Le traitement du SII
Le régime pauvre en FODMAPS est le traitement le plus efficace sur le SII.
Il consiste à évincer MOMENTANEMENT toutes (dans l’idéal) ou certaines catégories de FODMAPS et de les réintroduire progressivement au bout de quelques semaines, une par une, afin d’essayer d’identifier les aliments à l’origine des troubles digestifs.
Attention, ce type d’alimentation ne peut être maintenue sur plus de 3 mois car il a pour inconvénient d’être pauvre en fibres (forcément !) d’appauvrir la flore et donc de fragiliser notre microbiote.
Si vous pensez souffrir du syndrôme de l’intestin irritable ou que le diagnostic a été posé et que vous souhaitez vous faire accompagner pour soulager votre intestin, contactez-moi pour un coaching 100% personnalisé!