Le 14 Mai, c’était la journée mondiale de la maladie coeliaque. Mais savez vous qu’il est possible de souffrir d’une hypersensibilité au gluten, sans pour autant être coeliaque. On parle alors d’hypersensibilité non-coeliaque au gluten. Mais quelle est la différence? On fait le point juste en dessous.
1- La maladie coeliaque
Le 14 mai, c’était la journée mondiale de la maladie coeliaque. Egalement appelée intolérance au gluten, cette maladie auto-imune se développe sur un terrain génétique prédisposé.
La maladie coeliaque touche environ 1% de la population mondiale mais on estime que seule 1 personne sur 10 est diagnostiquée par méconnaissance de la maladie.
Le diagnostic est rendu difficile par la multitude de symptômes qui lui sont associés et qui vont bien au-delà de la sphère digestive:
- Troubles digestifs (douleurs abdominales, ballonnements, gaz, diarrhée, constipation, nausées, vomissements…)
- Anémie : carence en fer, folates (vitamine B9), vitamine B12
- Aphtes
- Troubles neuro-psychiques
- Epilepsie
- Migraine
- Douleurs articulaires
- Ostéoporose
- Troubles des règles
- Avortements spontanés, troubles de la reproduction
- Obésité
- Perte de cheveux…
Chez l’enfant, il faudra y penser en présence d’une carence en fer, d’un retard staturo-pondéral ou d’un retard pubertaire.
Le diagnostic se fait par dosage des anticorps anti-transglutaminase (dans une simple prise de sang, remboursée par la Sécurité Sociale). Une biopsie réalisée lors d’une endoscopie digestive confirmera ensuite l’atteinte des villosités intestinales provoquée par l’ingestion au gluten.
En l’absence de traitement efficace permettant de restaurer la tolérance au gluten, la seule solution pour éviter de souffrir et d’altérer la paroi intestinale consiste à adopter à vie un régime sans gluten, c’est-à-dire à bannir de son alimentation les aliments sources notamment d’avoine, de seigle, de blé, d’orge (SABO).
Il est fondamental de consulter un professionnel de santé (seule personne habilitée à poser un diagnostic) et de ne pas arrêter le gluten avant d’avoir réalisé ces examens sous peine de fausser le diagnostic et de passer à côté de la maladie. Car à long terme, elle peut entraîner la destruction des villosités intestinales et provoquer certains cancers (lymphômes).
Mais si le diagnostic de maladie coeliaque est négatif mais que vos symptômes sont nettement améliorés par l’éviction du gluten, il est possible que vous souffriez d’une hypersensibilité non-coeliaque au gluten ou d’une intolérance aux FODMAPS.
2- L’hypersensibilité au gluten
Parfois appelée à tort intolérance au gluten, l’hypersensibilité au gluten n’est pas une maladie auto-immune (contrairement à la maladie coeliaque) et ne provoque pas d’atrophie des villosités intestinales.
Même si les mécanismes physio-pathologiques de cette affection sont encore loin d’être tous élucidés, de plus en plus de chercheurs et de médecins s’intéressent à ce phénomène et reconnaissent désormais l’existence de ce phénomène.
Les personnes souffrant d’hypersensibilité non-coeliaque au gluten ont des symptômes (digestifs et extra-digestifs) semblables à ceux des personnes coeliaques:
- Troubles digestifs (douleurs abdominales, gaz, ballonnements, diarrhée, constipation…)
- Signes cutanés (eczéma et/ou éruption cutanée)
- Douleurs articulaires, douleurs dans les muscles
- Céphalées, migraines
- Sensations d’esprit embrumé, confusion mentale
- Fatigue chronique ne cédant pas au repos
- Asthme, rhinite
- Dépression
- Anémie
- Perte de poids
- Anxiété
- Inconfort général….
Le diagnostic de cette affection est rendu difficile par la multitude des symptômes et le fait qu’il n’existe aucun test fiable. Il se fait par élimination après avoir vérifié l’absence de maladie cœliaque et d’allergie au blé, les personnes atteintes de cette affection étant très souvent soulagées par l’éviction du gluten.
Le traitement consiste donc à éviter les aliments sans gluten. Mais contrairement à la maladie coeliaque, de petites quantités de gluten sont parfois tolérées, selon la sensibilité individuelle.
Selon une enquête réalisée par BecauseGus, « les hypersensibles au gluten représentent représentent environ 45% des personnes consommant des aliments sans gluten. S’ils arrêtent le gluten, ce n’est pas parce que c’est tendance, mais parce qu’ils ressentent une réelle gêne lorsqu’ils consomment du gluten ».
Mais il existe encore d’autres pathologies pouvant entraîner les mêmes types de symptômes que ceux de la maladie coeliaque ou de l’hypersensibilité au gluten, comme l’intolérance aux FODMAPS.
3 – L’intolérance aux FODMAPS
Derrière cet acronyme un peu barbare se cachent des sucres fermentescibles (Fermentables Oligosaccharides Disaccharides And Polyols en anglais) c’est-à-dire des sucres peu ou pas digérés par notre système digestif et qui servent de nourriture aux bactéries de notre microbiote intestinal.
Les FODMAPS sont présents en quantité de + en + importante dans l’alimentation occidentale transformée. Ils entraînent des symptômes décrits dans le syndrôme de l’intestin irritable (SII).
L’intolérance aux FODMAPS peut notamment être responsable d’une intolérance au lactose, ou de ballonnements après l’ingestion de certains végétaux comme les légumineuses, l’ail, l’oignon, les bananes, l’artichaut… mais aussi d’aliments contenant également du gluten, du seigle, de l’orge ou du blé, tout comme pour la maladie coeliaque ou l’intolérance au gluten. Mais dans ce cas précis, ce ne sont pas les protéines du gluten qui sont incriminées, mais les fructanes (sucres notamment contenus dans le blé et le seigle) qui fermentent dans notre colon et provoquent ballonnements, gaz et douleurs et distension abdominale.
Le diagnostic de ces intolérances aux FODMAPS se fait lors d’un test respiratoire à l’hydrogène réalisé en milieu hospitalier ou chez un professionnel de santé équipé d’un matériel spécialisé.
On mesure alors la production d’hydrogène liée à la fermentation du sucre non absorbé dans le grêle et qui arrive dans le colon, qui sera éliminé par les voies respiratoires.
Le sucre responsable de l’intolérance peut donc être isolé et exclu de l’alimentation.
Le régime de l’intolérance aux FODMAPS est un régime appauvri en FODMAPS avec 2 approches :
- Eviction d’un ou deux FODPMAPS selon ce qui est consommé en grande quantité dans l’alimentation, en s’aidant des tests respiratoires.
- Eviction globale de tous les FODMAPS pour un effet synergique (approche australienne).
Il peut être accompagné d’un protocole (à base de glutamine, zinc…) permettant de réparer la paroi intestinale.
Quelle que soit l’approche retenue, l’objectif est d’identifier l’aliment ou le groupe d’aliments responsable du trouble pour le retirer (au moins momentanément) de l’alimentation.
Sachez toutefois que le régime pauvre en FODMAPS est un régime (très) restrictif qui peut avoir un retentissement sur la vie sociale et altérer la qualité de vie.
Par ailleurs, ce type de régime restrictif ne peut être poursuivi sur une longue période sans risquer de déséquilibrer la flore intestinale (qui se nourrit de ces sucres), avec de nombreuses conséquences sur la santé.
Si vous souffrez de troubles digestifs chroniques sans qu’un diagnostic de maladie n’ait été établi par un médecin et que vous ne comprenez pas comment soulager vos symptômes, n’hésitez pas à me contacter!